Laurent Gerra : Un jour, je serai viticulteur ! (Grappilleur n°126)
Son père est démarcheur pour le Crédit Agricole dans l’Ain et rapporte souvent du vin nouveau à la maison. Mais quand il ouvre une bouteille de Pouilly-Fuissé, c’est un événement ! Pour Laurent Gerra, qui descend d’une famille de paysans où « la gamelle » est importante, le vin est depuis son enfance associé à la gastronomie. De mère en fille, les femmes de la famille cuisinent bien. Sa mère est par ailleurs serveuse au restaurant de Georges Blanc, triple étoilé Michelin. Aller au restaurant est une fête!
J’ai 10 ans. Mon oncle possède un lopin de vigne dans le Jura, le pays de mon enfance. J’aime m’y promener avec lui et assister aux vendanges. Comme tous les gamins, quand je prends quelques gouttes de son verre de vin, je trouve que ça pique ! Je ne suis pas prêt pour apprécier un bon cru…
Laurent Gerra
Étudiant à Lyon, il n’a guère les moyens de s’offrir de grands vins mais lui et ses copains apprécient de partager un petit Beaujolais, un bon Côtes-du-Rhône ou un Bourgogne de cette région à tradition vinicole. En 1990, au cours de sa première tournée d’imitateur, il a l’occasion de rencontrer les viticulteurs de la Provence Verte du Var. Se liant d’amitié il finit par acheter une première parcelle à Carcès, vieux village au-dessus de Brignoles. Comme il fait tout avec passion, il souhaite que son nom soit associé à des vins de qualité et suit de très près les débuts de sa première cuvée, un rosé du Château Sainte Croix.
Par la suite, il acquiert deux hectares de vignes à Romanèche-Thorins, en appellation Moulin-à-Vent dans le Beaujolais et plus récemment des parcelles de Saint-Amour.
En 2015, il retourne dans la vallée du Rhône. Avec Pascal et Richard Jaume, propriétaires du Domaine Jaume à Vinsobres, ils élaborent une cuvée de rouge et depuis 2019 un Côtes-du-Rhône villages blanc.
Ses vins peuvent être dégustés dans ses restaurants lyonnais, dont Léon de Lyon où il adore demander à ses clients ce qu’ils pensent de ses vins.
Après ses spectacles, boire un p’tit canon avec ses potes est une récompense! Être producteur est pour lui une fierté : celle de laisser une trace d’un produit qui vient de la terre. Il y a quelque chose de paysan dans le vin qui le relie à ses racines campagnardes.
Source : Paris-Match