2000 ans d’histoireLe Grappilleur

Les Côtes du Rhône 2000 ans d’histoire (Grappilleur n°126)

Dès l’Antiquité, la vigne et le vin sont présents en Vallée du Rhône. Du vin antique à l’appellation d’origine contrôlée, histoire (très) exhaustive des vins de cette grande région viticole.

Épisode 6 – La naissance de la Côte du Rhône

C’est en fait sur la rive droite du Rhône que le vignoble rhodanien acquiert, au cours du 18e siècle, ses lettres de noblesse.

Établie au 15e siècle sur les limites de l’ancien diocèse civil d’Uzès, cette région que l’on appelle la Côte du Rhône tire son nom de la proximité du fleuve. Car un fleuve aussi large est alors appelé «mer» et sa rive la «côte». Sur ce vignoble où la vigne pousse sur des pentes bien exposées, à l’exclusion des plaines et de tout terrain pouvant recevoir des céréales, on applique dès 1615 des restrictions de plantation pour préserver la qualité.

Chaque année, un ban des vendanges est fixé afin de ne pas récolter de raisins qui ne soient pas mûrs. En 1629, quand Louis XIII passe par Pont Saint Esprit, les édiles lui offrent des vins de la Côte du Rhône issus de Chusclan, Codolet et Laudun.

Couronnement de tous ces efforts, un Arrêt du Conseil d’État, en 1737, prescrit l’apposition des trois lettres CDR, signifiant Côte du Rhône, et la mention du millésime sur le fond des tonneaux pour une dizaine de communes (Roquemaure, Tavel, Lirac, St Laurent des Arbres, St Genies de Comolas, Orsan, Chusclan, Codolet…). L’objectif étant, selon les termes de l’Arrêt, de mettre un terme aux « abus qui peuvent se commettre en faisant passer les vins des mauvais crus pour ceux de véritable bon cru de Roquemaure et des paroisses voisines ».

Embarqués sur le Rhône à Roquemaure et à l’Ardoise, ces vins sont expédiés dans les pays de la mer du Nord et en Angleterre. Mais ils pâtissent de la mauvaise qualité des tonneaux et sont victimes de leur succès. Pour répondre à la demande, on produit de plus en plus, provoquant une baisse de la qualité. Mal défendue, utilisée de plus en plus loin de la zone originelle, la dénomination Côte du Rhône perd son prestige.

Source : Syndicat des Côtes-du-Rhône