Le Grappilleur

Le Grappilleur n°100

Le vin est paradoxal car ce sont les meilleurs crus qui donnent … les plus belles cuites. (F. Sannié)

Numéro spécial Anniversaires !

Chiffres ronds symboliques : 20ème anniversaire du Grappilleur, 50ème chapitre de la Baronnie Suisse de la Commanderie des Costes du Rhône, et 100ème parution de votre journal préféré ! C’est l’occasion de commémorer le créateur et rédacteur Jean-Pierre Weber (JPW), son fils Daniel (DW), David Moginier (DM) et d’exprimer le plaisir que j’ai aujourd’hui (FS) à poursuivre le chemin… de vignes ! Merci aussi à la fidèle graphiste Silvia Gerber et au chancelier correcteur !
Remémorons-nous certains sujets traités, en publiant quelques extraits des textes parus depuis 1995, pages d’histoire sur les vins et notre baronnie !

Grappilleur N°2 : Côte-Rôtie Un Grand nom : GUIGAL (JPW)

Indiscutablement, Etienne et Marcel Guigal ont forgé le type moderne de vin de la CôteRôtie, excitant ça et là, pour le dernier nommé, les jalousies habituelles et suscitant bien des ragots aussi vulgaires que déplacés. Chef de file de l’appellation, il a su porter celle-ci à un niveau de renommée mondiale. En 1978 quand j’ai acquis ma première bouteille, cette notoriété était limitée à quelques initiés et l’on obtenait sans autre une caisse de Mouline ou de Landonne ! Les Guigal, Marcel à la vigne et dans la cave, Madame à la commercialisation, ont bâti petit à petit, sur terre et sous terre, un petit empire encore complété par l’acquisition voici quelques années de la maison VidalFleurie et, plus récemment, du château d’Ampuis… M. Guigal est un très grand vinificateur. Parker le considère comme le « plus grand vinificateur de la planète ». Il est vrai que le style Guigal correspond au type de vin que défend Parker : rond, gras, beaucoup de corps et de fruits, non filtré… A la vigne, M. Guigal recherche le raisin le plus mûr et le plus concentré. Il limite les rendements, retarde les vendanges, ce qui lui permet d’atteindre un niveau de maturité qui donne à ses vins rondeur, moelleux et ce magnifique bouquet de fruits mûrs ! La dégustation d’un des trois grands crus : La Mouline , La Landonne et La Turque , est un moment de joie intense que je vous souhaite de tout cœur de connaître.

N°5 : Henri Bonneau, propriétaire.récoltant (JPW)

Une porte modeste en face de l’église, pas d’enseigne ni château ni domaine mais six hectares de vignes. Rien qu’un chai, de petites et vieilles caves voûtées au sol de terre battue. L’humidité a, au cours des ans tapissé les murs de la moisissure indispensable au vieillissement des fûts de 20 à 30 ans. Cet homme trapu, la cinquantaine, aux yeux bleus malicieux, s’exprime avec fougue et gaieté, un personnage de Daudet… Marco Grognuz le questionne : « Quand et comment faites-vous la malo ? » Bonneau : « C’est quoi la malo ? Moi je fais les vendanges, une fois qu’elles sont terminées, je m’occupe de mon vin ! » Sur le moment, nous ne savions ni l’un ni l’autre s’il plaisantait. Les vins élaborés par ce producteur, totalement à contresens de l’œnologie moderne, ont une âme. Ils parviennent à nous émouvoir.

N°15 : Clairette de Die (JPW)

Pour découvrir les vignobles de Die, il faut quitter la vallée du Rhône et traverser un territoire montagneux, situé de part et d’autre de la vallée de la Drôme, limité au nord par les hautes falaises du Vercors. C’est une zone de montagne sèche de l’arrière-pays drômois, bénéficiant d’un fort ensoleillement et d’une grande luminosité. L’altitude supérieure, jusqu’à 700 mètres par endroit, en fait l’un des vignobles les plus hauts de France. Le paysage y est rude et accidenté. La vigne trouve sa place sur les coteaux argilo-calcaire, pierreux, difficiles à travailler entre les roches dénudées, les pentes boisées et les genêts. C’est un vignoble de petits propriétaires. Trente et un villages répartis sur près de 60 km, le long de la vallée, sont blottis dans de petits cirques abondamment ensoleillés. A l’époque romaine, la tribu des Voconces habitait cette région. En l’an 77, Pline l’Ancien louait le vin de Die qu’il considérait comme le meilleur vin doux naturel de l’empire. Les Voconces fabriquaient probablement déjà un vin pétillant. On pense qu’ils plongeaient les récipients contenant du vin dans les torrents ou la rivière. L’eau glacée permettait de le garder doux et sans doute légèrement pétillant.

N°22 : Le pouvoir de la corne (JPW)

La préparation du fumier dans la corne de vache a de quoi laisser rêveur : chaque automne, on remplit des cornes de vaches de bouse de l’animal. On les enterre dans le sol durant les six mois d’hiver. Au printemps, les vignes sont amendées jusqu’à trois fois avec ce fumier concentré et vitalisé. Une corne de fumier suffit pour un hectare ! Avant l’épandage il faut dynamiser cette préparation : le contenu de la corne est dissout dans de l’eau tiède et mélangé énergiquement ; dès qu’un puissant tourbillon se forme, il faut alors remuer sans relâche dans le sens opposé ; après une heure de travail, le mélange est filtré puis pulvérisé le soir même dans les vignes ! Intimement mêlé à la terre ce « fumier spirituel » se propage du sol au cep, dont il encourage la croissance et la fécondité.

N°28 : Le vin et le temps (JPW)

Le vin est l’une des matières parmi les plus extraordinaires au monde. Il ne se contente pas d’offrir une gamme de sensations plus riche que toute autre boisson ; il est de ces rares substances qui savent non seulement changer, mais s’améliorer en changeant ! Grâce à l’alcool et l’alcide tartrique, il est capable de vivre des dizaines d’années. En constante mutation, les grands vins se bonifient et évoluent souvent vers la perfection. C’est là ce qui distingue un vin noble d’un autre simplement agréable.

N°33 : Le TGV ne fait pas que des malheureux (JPW)

Les récents grands travaux nécessités par la nouvelle ligne TGV Lyon-Marseille ont permis d’intéressantes découvertes. Le fait de creuser très profondément dans des couches de sol qui n’auraient jamais été fouillées a permis de mettre à jour les traces d’un vignoble datant du début du IVe à la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ. Cette exceptionnelle découverte permet de faire remonter beaucoup plus tôt que l’on pensait la présence d’un vignoble en Gaule. Ses habitants étaient plutôt bons vignerons. Ils pratiquaient le greffage, orientaient leurs vignes en fonction du vent dominant… Ils préféraient boire le vin pur, au grand dam des Romains qui trouvaient cela scandaleux. Le seul point d’interrogation reste cependant la qualité véritable des vins de l’époque. Ce qui est sûr, c’est qu’ils s’étaient fait une réputation puisqu’on a découvert des restes d’amphores gauloises, très caractéristiques, dans les pays du nord, en Grèce, en Egypte et même en Inde. Les fermes vinicoles, comme celle retrouvée à Donzère, comprenaient déjà fouloir, pressoir, chai de stockage avec dolias.

N°37 : Arômes de poivre et d’épices

Les vins des Côtes du Rhône se caractérisent très souvent, hormis leur côté fruité, par des arômes épicés, et notes de poivre en particulier. Plusieurs paramètres interviennent pour expliquer ces saveurs. Les différents composants jouent évidemment un rôle fondamental : sol, sous-sol, climatologie, cépages, vinification, élevage… Certains cépages accentuent ces arômes, telle la syrah dont ils sont une des caractéristiques : sur les sols schisteux typiques des Côtes du Rhône septentrionales où elle s’exprime sous forme de « violette poivrée » ou de « menthe poivrée », ou sur les sols argilo-calcaire des Côtes du Rhône méridionales, où elle se caractérise par des notes de « poivre réglissé ». Le cépage mourvèdre, à maturité, apporte des arômes d’épices dans un registre un peu plus sauvage. L’évolution du grenache dans le temps oriente ses arômes vers des épices plus douces.

N°42 : Le French Paradox (JPW)

L’expression vient des Américains quelque peu agacés par l’insolente santé des Français mangeurs de foie gras et autres substances dangereuses pour le système cardiovasculaire. C’est un Français, le docteur Serge Reynaud, qui a le premier rapproché la résistance aux maladies cardio-vasculaires de la consommation modérée de vin et affirmé il y a de nombreuses années déjà : « ceux qui consomment deux à cinq verres de vin par jour, ont une mortalité inférieure de 30% à celle des abstinents ». Ce serait le resvératrol de la famille des tannins, surtout présent dans la pellicule rouge, qui serait en partie responsable de cette vertu…

N°46 : L’évolution des goûts (JPW)

Autrefois boisson des nobles, et des pauvres pour lesquels il n’était que source de calories, le vin s’est considérablement démocratisé. Au cours des ans, une partie de celui de grande consommation, bon marché, s’est effacé au profit de celui de qualité. Parallèlement, les goûts de la grande majorité des consommateurs ont évolué. Le changement est particulièrement évident ces dix dernières années. Le positionnement de la grande distribution et des grandes surfaces n’y est pas étranger. Les vins souples mais très parfumés rencontrent un large succès, malheureusement au détriment d’autres qui présentent typicité et caractère. Même dans les dégustations professionnelles, ces derniers sont de plus en plus malmenés. Mondialisation avant tout… le vin n’échappe pas à cette uniformisation.

N°50 : 50 ans déjà (JPW)

Le petit chiffre en haut à droite ne vous a probablement pas frappé : cinquante ! Vous avez bien lu. Ceci est le cinquantième numéro de votre Grappilleur. Pas encore dix ans mais c’est pour tout bientôt. Les espoirs d’en faire un Petit Parker se sont envolés ! Par contre son auteur a le sentiment de lui avoir fait accomplir sa tâche. D’ailleurs les paroles, les messages que vous lui adressez de temps à autre le confortent dans cette voie. Donc en route pour les suivants. Cela n’a pas été toujours facile de défendre une vision du vin et une totale honnêteté vis-à-vis de ceux qui, ici, lui faisaient confiance. Le Grappilleur fut souvent critiqué voire décrié par nos organes faîtiers. Ceux-ci lui reprochaient d’être trop dur, trop exigeant sur la qualité. Aujourd’hui on a pris conscience de la dure réalité du marché des vins et des inquiétudes concernant son avenir et l’on prône exactement la même démarche de qualité, liée à une limitation des rendements et au respect de la clientèle.

N°57: Slow Food (Daniel Weber)

Ce n’est pas par hasard si le mouvement « Slow Food » a choisi un escargot pour emblème. Doucement mais sûrement, le mouvement prend de l’ampleur et se développe. Lancé en 1986 par Carlo Petrini (Italien), cette association a comme but de redonner une légitimité au plaisir de manger, de redécouvrir la richesse des recettes et des saveurs, reconnaitre la diversité des lieux de production, respecter le rythme des saisons et éduquer au goût. Dans son action, le vin est systématiquement pris en compte et tient une large place. Mais Slow Food c’est aussi un réseau de 83’000 membres répartis dans 107 pays, s’appuyant sur 800 sièges locaux, dénommés « Conviviums ».

N°61 : Etudes sur la désalcoolisation (DW)

Depuis vingt ans se produit une lente mais régulière augmentation des degrés d’alcool des vins qui ont progressé d’environ 3 degrés depuis 1983 ! En plus des raisons climatiques nous observons une modification des pratiques culturales, baisse des rendements, encépagement, etc. Il est fréquent de nos jours de voir des vins avec 15 ou 16 %vol. Si ces degrés sont plutôt bien vus sur le marché à l’export, en revanche ils sont boudés sur le marché français. Un exemple récent : certaines stars de Châteauneuf-du-Pape se sont vu rejetés, au moins dans un premier temps, l’agrément nécessaire à la commercialisation de ces vins parmi les plus recherchés sur le marché. Un comble ! En accord avec l’INAO, Inter Rhône a réalisé des expérimentations à grande échelle de désalcoolisation, entre autres aux caves de Beaumes-de-Venise et Chusclan. Grappilleur

N°63 : La rafle doit-elle être pressurée ? (JPW)

Voici quelques années, tous les vins macéraient et étaient pressurés avec les rafles. La preuve qu’avec celles-ci on pouvait faire d’excellents vins au bon potentiel de garde. Mais avec l’émergence de nouveaux moyens techniques et sous la pression de la mode et de la demande en vins fruités à boire plus tôt qu’auparavant, l’éraflage s’est généralisé. Pourtant beaucoup de vignerons, et parmi les meilleurs, pensent que les rafles ont une fonction importante dans la vinification. Deux exemples : le domaine de La Romanée Conti et Henri Bonneau. Ce dernier « goûte » les rafles avant la vendange. Si elles ne présentent pas d’astringence, ce qui est le plus souvent le cas, si le raisin est à parfaite maturité, il n’érafle pas et macère longuement.

N°67 : Croissance du BIB et montée en gamme (JPW)

Parmi tous les contenants du marché du vin, il est le seul en progression. Le Bag In Box a gagné en qualité et en image ces dernières années. En sept ans son volume a été multiplié par sept. Aujourd’hui il représente 14% des ventes de Côtes du Rhône en grande distribution française et plus de la moitié des ventes de Vins de Pays de cépage. Désormais il est devenu le conditionnement alternatif à la bouteille de 75 cl. Dans les pays scandinaves, sa progression a atteint des records de vente. Hormis son côté pratique et convivial, il permet une conservation de plusieurs semaines. Il ne se limite plus aux vins de bas de gamme et concerne de plus en plus les Vins de Pays et les appellations régionales. On trouve aussi des appellations bordelaises réputées.

N°74 : Le souffre dans l’antiquité (JPW)

Son emploi est aussi ancien que le breuvage lui-même. On trouve mention dans l’Iliade et l’Odyssée de souffre utilisé pour purifier une coupe destinée au service du vin. Brûler celui-ci par souci d’hygiène était alors courant. Devenu denrée commerciale, le vin doit alors supporter de voyager. Le problème de sa conservation devient un enjeu majeur. L’usage du souffre, sans doute découvert de manière empirique, se généralise dès le début de l’ère chrétienne. A cette époque le méchage des tonneaux se répand. Toutefois l’emploi du SO2 dans la vinification n’intervient que plus tard, au 15ème siècle, dans ce qui n’est pas encore l’Allemagne. Les vignerons rhénans et mosellans, selon un édit de 1484, ajoutent 20 mg de souffre par litre pour stabiliser leurs vins.

N°77 : Et voici les cybervignerons (David Moginier)

C’est une idée qui est née (forcément) aux Etats-Unis. Depuis quatre ans Crushpad à Napa Valley, en Californie, propose à tout un chacun de créer son vin depuis n’importe quel endroit de la planète. Les 5000 clients sont guidés et conseillés tout au long du processus de fabrication. Ils peuvent faire des choix à chaque étape, depuis les vendanges jusqu’à l’assemblage, en passant par la vinification. Libre à eux ensuite, de boire leur cuvée mise en bouteille, ou de la commercialiser. Aujourd’hui, après des domaines en Californie Crushpad se lance dans le bordelais. Six propriétés ont déjà accepté de louer une partie de leur vignoble. Attention toutefois, le coût de la bouteille peut atteindre 45 francs ou 13500 francs la barrique de 225 litres.

N°79 : Le vin contre Alzheimer (DM)

C’est une étude américaine qui le dit : consommé avec modération (un à deux verres par jour), le vin permet de réduire de près de 40% les risques de maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées… Dans les hypothèses avancées pour expliquer cette bonne nouvelle, le mode de vie des buveurs modérés et l’effet bénéfique du vin sur le système cardiovasculaire. Mais aussi, explique l’étude, la consommation modérée pourrait stimuler la production d’acetylcholine, un neurotransmetteur essentiel dans la mémoire et l’apprentissage. Ce n’est pas la première étude qui l’affirme. En 2006, des chercheurs new-yorkais avaient administré du cabernet sauvignon à des souris atteintes d’Alzheimer et avait constaté une réduction de la maladie et de la détérioration de leur mémoire spatiale. En 2005, d’autres scientifiques américains avaient démontré que le résvératrol du vin rouge protégeait le système nerveux central du stress oxydatif.

N°81 : La BioDynamie en Vallée du Rhône (FS)

Les vignerons qui ont choisi la bio-dynamie, sont d’abord des personnes forcément certifiées agriculture biologique, et de plus certifiés Demeter. Elles doivent respecter un cahier des charges pour la vinification. Cultiver en bio-dynamie, demande quelques principes de bases. Tout d’abord il faut un sol sain, vivant et fertile. Une vision de l’exploitation agricole comme un ensemble où animaux, végétaux, terre et hommes sont liés. Les cultures nourrissent les animaux, produisant de la fumure qui nourrit le sol, favorisant ainsi la croissance des plantes… Afin de pouvoir maîtriser et maintenir cet environnement équilibré, naturel et écologique, le mieux est d’obtenir le maximum d’autonomie sur l’ensemble de la chaîne de culture et d’élevage du domaine. N’oublions pas le travail de l’homme qui suit les rythmes lunaires et planétaires et doit respecter aussi la faune souterraine qui maintient la vie et la pérennité des sols. Avoir des raisins issus de culture bio-dynamique est une chose, mais les transformer en « vin bio » est l’étape suivante et complémentaire. Pour obtenir cette certification de vinification un cahier des charges précis, définit les actions qui sont tolérées ou interdites sauf en cas de demande d’une dérogation spéciale. Quelques exemples d’actions qui sont interdites : l’acidification, le levurage, l’enzymage, le tanisage, la centrifugation. Par contre d’autres opérations sont tolérées durant la vinification : la chaptalisation, l’adjonction de soufre, le collage, la filtration ; l’inertage par le gaz carbonique et l’azote est toléré, de même que les techniques de thermorégulation et de stabilisation par le froid.

N°82 : Démantèlement du Tricastin (FS)

Fini les coteaux du Tricastin, c’était pourtant un nom déjà bien ancré dans les mémoires et une localisation facile à situer pour ceux qui descendent par l’autoroute en voiture vers la Méditerranée. Il est écrit en grandes lettres bleues… TRICASTIN…sur la centrale nucléaire ! Justement c’est cette analogie qui semble préjudiciable à l’image de marque des vins de cette région, trop nucléaire, avec tous ses clichés, ses problèmes, ses craintes… pas très vendeurs pour un produit issus du terroir comme le vin. Le millésime 2010 sera vendu sous le nom « Grignan les Adhémar ». Ce sera certes moins facile à faire rentrer dans les esprits au début. Il va falloir trouver des images associées. Commençons par « Adhémar », illustre et puissante famille de Haute Provence dont le plus célèbre personnage fut Adhémar de Monteil, évêque du Puy, le chef spirituel de la première croisade. Ensuite « Grignan » son château, surnommé le Versailles du midi, où Madame de Sévigné a écrit ses fameuses lettres. Mais pas facile à mémoriser tout ça…!

N°83 : Génération canette (FS)

Selon votre génération vous allez réagir différemment si un de vos amis vous dit… « ça te dirait pour ce soir une canette ? ». Personnellement j’imagine volontiers une femelle canard, cuite au four entourée d’olives et d’oignons confits, que l’on dégustera accompagnée d’une bouteille de Cornas. Par contre à la même question, la génération suivante imaginera plutôt une soirée chips et ketchup, avec toutes sortes de boissons sucrées ou pétillantes enfermées dans une boite cylindrique en aluminium…Pour ne pas trop vous faire saliver on va oublier le canard et se concentrer sur la canette, un récipient qui fait gentiment sont bout de chemin dans les ventes de vin. Actuellement beaucoup de professionnels de la sphère vinicole essayent d’attirer les nouvelles générations élevées aux boissons édulcorées et gazeuses pour leur faire découvrir le vin et je pense que la canette peut être une passerelle entre les générations de buveurs où d’un coté l’on trouve des amateurs de saveurs sucrées, simples et constantes et de l’autre des amateurs de vin, boisson complexe, évolutive, parfois vive ou tannique. Ces jeunes consommateurs sont soumis à une double contrainte : celle du goût et celle de l’achat d’une bouteille de vin. Par contre ils sont habitués à acheter des canettes prises de manière impulsive dans un rayon réfrigéré du supermarché, et consommée quasi immédiatement pour assouvir leur soif ou tout simplement leur plaisir. Et il y a certaines ressemblances avec des vins commercialisés en canette. Qui sait peut être un jour votre fils ou petit fils vous dira : « é man fé tepé la Kââânette !..» ce que l’on pourrait traduire par : « cher monsieur pourriez-vous avoir l’amabilité d’ouvrir cette bouteille de vin, afin que l’on partage le verre de l’amitié »…

N°87 : L’aventure fabuleuse de « Petibou » (FS)

J’aimerais vous raconter l’histoire de « Petibou » ou le long périple d’un migrant venu en Suisse. Il n’a pas eu besoin ni de permis de travail ni de demande d’asile. Vous l’avez accueilli à bras ouverts, tout comme des dizaines de milliers de ces congénères qui arrivent chaque année en provenance des pays méditerranéens. Et comme moi vous l’avez fait venir chez vous, lui réservant même une pièce de choix dans votre maison. Un local avec une température constante, une bonne hydrométrie, à l’abri des vibrations, des odeurs et de la lumière… où peut être même se cachent des trésors ! Vous voyez de quelle pièce je veux parler ? De votre cave à vins bien sûr ! Mais qui donc est ce fameux « Petibou » ? C’est en fait un « petit bouchon » ! Et je me propose de vous narrer dans les prochaines Grappilleurs son incroyable aventure qui l’a conduit de ses subéraies natales à votre table.

N°89 : 2012, la naissance du vin « bio » en Europe. (FS)

Même si cette naissance n’a pas fait la première page des journaux « people » l’année dernière, c’est quand même un grand évènement que l’arrivée de ce petit dernier dans la grande famille des vins. Tout d’abord la paternité fut assez importante car bon nombre de personnalités et de décideurs voulait se l’octroyer. Ensuite la gestation fut très longue : 3 ans ! Là on a même battu la gestation de l’éléphante (qui n’est que de deux ans). Mais enfin « vin bio » est né. En effet jusqu’à présent dans la règlementation européenne ne figurait que deux sortes de vins à caractère « biologique », soit les vins vinifiés à partir de raisins issus de l’agriculture biologique, soit les vins biodynamiques. Dorénavant, depuis août 2012, les vins pourront être étiquetés sous le label « Bio ». Une règlementation a donc été écrite, avec un cahier des charges précis des produits et des techniques qui sont autorisés pour la réalisation de vins « bio ». Et c’est bien là que réside le problème majeur de cette réglementation : quels additifs peut-on ajouter ou pas au vin, quelles technologies doit-on autoriser ou interdire ? Sur ce front deux grandes familles se sont opposées. D’un côté nous avons les artisans du bio, les vignerons indépendants qui basent tout leur travail de la terre à la bouteille avec une certaine philosophie « bio », et de l’autre côté plutôt de grosses structures investissant dans une production bio pour se positionner sur un marché porteur, leur permettant de proposer un produit labellisé tout en cherchant à réduire leurs coûts au maximum. Certes cette classification semble un peu primaire mais elle reflète assez bien les enjeux, les marchés et les relations/clients qui se mettent en place autour de cette réglementation.

N°91 : 20 ans de la baronnie (FS)

Les plus anciens se rappelleront de la chanson « Quand on aime on a toujours vingt ans ». Les plus jeunes pourront toujours la « Youtuber », pour la découvrir ! Quoiqu’il en soit, pas d’anniversaire sans une chanson, alors je me suis permis de modifier un peu les paroles pour les adapter à cet évènement, les 20 ans de Baronnie Suisse des Costes du Rhône. « Tout ça pour une baronnie…Créée par quelques amis…Autour d’une bouteille réunis…J’ai pris mon tire-bouchon et schâââ !…Pour fêter cette double décennie…J’ai tué cette bouteille de Côte-Rôtie…Le juge m’a condamné à 20 ans, patatras…Quand on aime on a toujours vingt ans ! »

N°94 : Garçon vite un WIT ! (FS)

Vous voulez connaître le prochain tube de l’été … ce sera WIT ! WIT étant l’abréviation de Wine In Tube, que l’on peut aisément traduire en française par Vin En Tube. Selon sa personnalité, au premier coup d’œil on peut prendre ce petit récipient soit pour une éprouvette soit pour un tube de cigare. Mais lorsqu’on le regarde plus attentivement on remarque ensuite une sérigraphie sur le verre qui présente un nom de domaine vinicole… Ouf ! On est bien dans le monde du vin et non dans un laboratoire d’analyses médicales…En effet le vin est transféré dans ce tube en verre sous atmosphère contrôlée dépourvue d’oxygène, un gaz neutre (Azote ou CO2) faisant l’inertage. Une capsule en aluminium est ensuite sertie sur le tube. L’étanchéité ainsi réalisée permet de conserver le vin dans de bonnes conditions 2 à 3 ans. Afin de personnaliser les WIT, il est possible de les sérigraphier de façon à faire apparaître le nom du vin et l’identité du domaine. Actuellement une sélection de 70 vins est proposée, représentant les grands vignobles de France avec des produits allant de la simple AOC aux grands crus.

N°95 : Domaine VIRET …des vins issus de la « Cosmoculture » (FS)

L’univers du vin est infini et, dans cette galaxie de bouteilles, il faut au moins une fois s’intéresser à des vins cosmiques. Les vins biologiques sont de plus en plus connus par le grand public ; si l’on approfondit un peu, on va trouver les vins biodynamiques, un peu plus marginaux et plus difficilement accessible à notre logique actuelle, parfois trop cartésienne puis, si l’on va encore plus loin, on va trouver des vins issus de la cosmoculture… et là on entre encore dans une autre dimension !… La cosmoculture est née dans les années 90, issue de la pensée d’Alain et de Philippe Viret qui ont appliqué des principes énergétiques ancestraux sur leur domaine. Dans un premier temps, il faut bien connaître les éléments du sol, la terre étant la matrice de la vie. Pour cela il existe la géobiologie, qui est l’étude des éléments du sol, comme les lignes telluriques, les cours d’eaux souterrains, les failles telluriques, qui ont une influence sur tout vivant, végétal ou animal. Dans la plupart des lieux, il existe des interférences ou des déséquilibres, il faut alors réorganiser tout ça par une sorte d’acupuncture terrestre. Des pierres paramagnétiques sont levées, pour agir sur des points actifs bien précis du sol et réguler ainsi les courants perturbés. La mise en place de balises cosmiques va adapter et relier le rayonnement cosmique aux sols, aux végétaux, donc à la vigne ainsi qu’au vin. Ce balisage va favoriser les échanges entre les forces du ciel et de la terre et recréer une ambiance pour que la vigne soit vitalisée, en augmentant ses défenses naturelles.

Votre rédacteur
François Sannié francois.sannie@gmail.com
www.baronnie-suisse.ch

Quelques mots du Grand Chancelier

Cinquante chapitres ! Cinquante réceptions au cours desquelles furent intronisés des centaines de chevaliers. Oh certes, il y eut aussi des départs et des disparitions, ce qui fait que nous sommes à ce jour deux cent dix environ.
Le comité (Petit Conseil) a lui aussi changé, évolué, rajeuni… Gérard Carrel est notre troisième consul après le regretté Marcel Baudet, père fondateur, et Serge Ronchi toujours fidèle au poste mais redevenu simple commandeur.
Dès l’origine nous avons eu pour principe de ne pas devenir trop grands afin, notamment, de maîtriser l’organisation de ces fameux chapitres. De Coppet à Romainmôtier nous avons passé par bien des sites accueillants et goûté à maintes tables. Des réussites à 90% et, grâces soient rendues à St Vincent, peu de « couacs ». Un seul regret : ne pas trouver facilement de nouveaux lieux propices à nos agapes, l’automne surtout, quand il nous faut deux jours disponibles, idéalement dans un lieu unique…
Si vous avez des suggestions abordables, n’hésitez pas à nous les faire connaître.
L’avenir est radieux pour la Baronnie ! De jeunes chevaliers, un Petit Conseil d’attaque, une soif inextinguible de découvertes et d’amitiés nouvelles. Que du bonheur ! A votre bonne santé !

Christian Gerber
www.baronnie-suisse.ch

Laisser un commentaire