Le Grappilleur

Le Grappilleur n°122 (1/5)

Cliquez ici pour télécharger la version complète du grappilleur au format PDF

Une histoire de bouchon

Le bouchon en liège est un attribut incontournable de la bouteille de vin. Les premières traces de son utilisation datent du Ve siècle avant J.-C. Des bouchons en liège ont été retrouvés bouchant des amphores grecques dans lesquelles des traces de vin ont été découvertes. La chute de l’Empire romain à la fin du Ve siècle entraîne la disparition du rondin. Il a été remplacé par des chevilles en bois entourées d’étoupes scellant les bouteilles.

Il faudra attendre 1200 ans et le développement des techniques du soufflage de verre permettant l’élaboration de flacon avant de voir réapparaître le bouchon en liège sur la scène viticole. La légende raconte que c’est le moine cellérier de l’abbaye bénédictine de Hautvillers DomPérignon, le père du champagne, qui aurait (ré) introduit l’usage du bouchon en liège. L’idée lui serait apparue en observant des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle utilisant des morceaux de lièges pour fermer leurs gourdes. En plus d’être plus pratique que les chevilles de bois, les faiseurs de vin de ce temps remarquèrent que ce petit objet permettait au vin de se bonifier avec le temps. Une révolution pour cette époque où l’on ne buvait que du vin jeune car impossible à conserver très longtemps.

Mais les caractéristiques du liège, si avantageuses pour la conservation du vin en bouteille, avaient aussi un inconvénient majeur : une fois le bouchon compressé et inséré dans le goulot de la bouteille, il reprenait sa forme initiale, rendant son extraction très difficile. Les contraintes poussant souvent vers l’innovation, le tire-bouchon fut créé. Les plus anciens retrouvés étaient déjà fabriqués en forme de «T».

L’efficacité du bouchon en liège n’est plus à démontrer. En juillet 2010, 168 bouteilles de Veuve Clicquot de plus de 200 ans ont été retrouvées au large de la mer baltique, bouteilles destinées à Catherine II de Russie. Deux des bouteilles ont été dégustées et apparemment, elles étaient en parfait état de conservation, et même délicieuses ! Des techniques spéciales de débouchage ont bien sûr dû être élaborées. Pour ce qui est des bouteilles restantes, elles vont bientôt être mises aux enchères. Avis aux amateurs!

Source: Podcast Tire-Bouchon numéro 23.5