Mythes, clichés et préjugés sur le vin (Grappilleur n°127)
Nombre de stéréotypes sur le vin relèvent souvent d’une certaine ignorance. Par exemple, les gens qui parlent de « vin de femmes » ne connaissent pas grand-chose au vin, pas plus qu’aux femmes par ailleurs, déclare Shirley Amberg, spécialiste en œnologie chez Blick.
Bien d’autres déclarations péremptoires jettent un doute certain sur la connaissance de celui qui les prononce en matière de vin et des gens. Nombreux sont ceux qui disent des sottises (je n’ai pas trouvé d’autres termes pour les décrire…) et, de plus, sont convaincus d’être dans le vrai. Voici quelques exemples des affirmations les plus courantes et des plus exaspérantes sur le vin.
Je ne bois que… ou je ne bois pas de…
Il est malheureusement impossible que l’une de ces deux phrases se terminent bien. L’univers du vin est tellement vaste avec ces milliers de cépages et ces terroirs uniques qu’il est un peu absurde de se limiter volontairement à une infime partie de ce monde sans fin.
N’ai-je point affirmé que je n’aime pas les vins rosés, les vins aromatiques tels que le Gewurztraminer ou le muscat… l’expérience a fait que certains de ces vins ravissent mon palais à l’insu de mon plein gré, comme disait l’autre…
En fait, ça se prononce comme ça…
Si c’est cool d’être capable de prononcer les noms de tous les cépages locaux aux plus exotiques, tels que l’Assytriko au Zibibbo, c’est encore plus cool de ne pas chercher à donner la leçon aux autres. Personne n’aime les je-sais-tout, d’autant plus que le même cépage avec le même nom peut se prononcer différemment selon son origine.
Je n’achète que des vins qui ont 90 points ou plus…
Prendre uniquement pour base les notes, et donc le goût des autres, c’est passer à côté de crus extraordinaires. Certes, les points peuvent vous éviter d’acheter de la piquette (et encore…), la curiosité et les goûts de chacun sont vos guides dans le monde du vin.
Et qu’on ne vienne pas me dire « je n’y connais rien » ! Chacun est à même de dire s’il ou elle aime ou pas tel ou tel vin… le reste n’est que littérature.
Les rosés ou les blancs sont de vins pour les femmes…
Non, ne dites jamais ça ! Il n’existe pas de vins pour les femmes pas plus que pour les hommes. C’est une affaire de goût personnel. Pour ma part, si je ne suis pas amateur de rosés oui je sais, tout le monde le sait -, j’ai un sérieux penchant pour les vins blancs…
Les vins avec des bouchons à visser sont bon marché et de mauvaise qualité…
Le bouchon, en liège, à vis ou autres que l’on trouve sur le marché ne sont en aucun cas une indication de qualité du vin. Le vigneron choisira le type d’obturation en fonction du potentiel de vieillissement de son produit, de sa typologie et de ses convictions. Un bouchon liège peut coûter plus de cinq francs suisses ; si cela représente 20% du prix de vente d’un flacon, cela donne à réfléchir sachant que d’autres obturants font preuve de très belles qualités.
La liste des mythes, clichés et préjugés est encore longue et pourrait faire l’objet de plusieurs éditos dans ces pages… Un seul mot d’ordre, plaisir personnel à partager sans donner de leçon. A bon entendeur…
Inspiration : Shirley Amberg, journaliste du Blick