Le Grappilleur n°120 (3/4)

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AU FIL DU RHÔNE

Les vins de la vallée du Rhône française sont connus dans le monde entier. On retrouve des appellations telles que, entre autres, Condrieu, Côte-Rôtie, Hermitage ou Châteauneuf-du-Pape sur quasiment toutes les cartes des vins des restaurants gastronomiques, de Paris à New York, de Londres à Hong Kong.

Pourtant, au début du siècle dernier, les crus des Côtesdu-Rhône ne jouissaient pas de leur prestige actuel. Les vignobles mal entretenus étaient en piteux état, les équipements des chais irrémédiablement désuets. Il va sans dire que la qualité de ces vins reflétait cette situation. Les viticulteurs n’étaient donc pas en mesure de procéder aux investissements qui auraient été nécessaires pour améliorer leurs installations.

Dans les années huitante, Robert Parker, célèbre critique de vins venu des EtatsUnis remarqua le potentiel des vins de certains vignerons traditionnels comme Jean-Louis Chave, Etienne Guigal ou Paul Jaboulet et attira l’attention du grand public sur leur travail. Depuis lors, la qualité, et le prix, des vins de la région ne cessent de croître. Et les appellations du sud et du nord de la vallée du Rhône font aujourd’hui partie des plus connues au monde.

Actuellement, la partie suisse de la vallée du Rhône ne jouit que d’une notoriété essentiellement nationale. Mais de nombreux signes laissent présager que cela pourrait bien évoluer dans un proche avenir et l’on commence à trouver des crus valaisans sur d’illustres cartes des vins.

Lors d’une récente dégustation «Masters of Syrah» organisée par le magazine spécialisé Drinks Business, le jury, auquel appartenaient pas moins de dix Masters of Wine, a été très agréablement surpris par la qualité des syrahs helvétiques. La Syrah du Valais de JeanRené Germanier a reçu une médaille d’argent, alors que sa cuvée de prestige « Cayas » remportait non seulement l’or, mais faisait également partie des cinq crus (sur un total de 150) btenant plus de 95 points et le titre de «Masters».

Une comparaison de la production viticole valaisanne et de celles des Côtes-duRhône révèle de nombreux points communs. Tout d’abord, les cépages y occupent une place importante, surtout la syrah. Cette dernière joue un rôle essentiel dans la viticulture du Valais comme dans la production des crus des Côtes du Rhône. Il y a évidemment d’autres variétés importantes dans ces régions, comme la marsanne, un cépage blanc qui porte en Valais le nom de son appellation la plus réputée dans le nord de la vallée du Rhône: Hermitage.

Parmi les autres similarités, on peut encore citer le climat doux et sec, de même que la topographie, les meilleures parcelles valaisannes étant également orientées au sud.