2000 ans d’histoireLe Grappilleur

Les Côtes du Rhône 2000 ans d’histoire (Grappilleur n°124)

Dès l’Antiquité, la vigne et le vin sont présents en Vallée du Rhône. Du vin antique à l’appellation d’origine contrôlée, histoire (très) exhaustive des vins de cette grande région viticole.

Épisode 4 – Conflits entre catholiques et protestants

En dehors du Comtat Venaissin, la viticulture n’est pas florissante. Quand elle ne fait pas les frais des incessants conflits entre catholiques et protestants, elle pâtit d’une polyculture imposée par la nécessité de se nourrir. Le blé et la betterave sont ses plus sévères concurrents.

De plus, les paysans subissent les pillages des grandes compagnies de Routiers durant la Guerre de Cent ans. Disette, peste, impôts et conflits entre puissants ne favorisent pas l’essor du vignoble qui est uniquement destiné à la consommation locale. Dans les années 1560, autour de Roquemaure et de Chusclan, les vignes n’occupent que 20 % du territoire cultivé et ne valent pas plus cher que les terres labourables.

Quand, malgré tout, on arrive à implanter un vignoble de qualité, les vins sont bloqués ou lourdement taxés (voire pillés par les voleurs) dans les villes qu’ils doivent traverser pour rejoindre les grands centres de consommation. Malgré la voie de communication royale qu’est le Rhône, les vins rhodaniens s’exportent peu.

Ainsi, à la fin du XIVe siècle, personne ne les connaît à Paris même si l’écrivain et conseiller de Catherine de Médicis, Michel de l’Hospital vante, en 1559, ceux de Tournon. Les crus de Cornas et Saint Péray sont néanmoins appréciés à Lyon. En 1660, Boileau, dans Le Repas Ridicule, évoque les vins de l’Hermitage et le médecin et écrivain Guy Patin loue ceux de Condrieu.

Source : Syndicat des Côtes-du-Rhône