Le Grappilleur

Dégustation de vin en musique (Grappilleur n°131)

Nous savons que la vue joue un rôle essentiel dans notre perception des saveurs, mais qu’en est-il de l’ouïe ? Une étude récente, menée par l’université Heriot-Watt d’Édimbourg en Écosse, révèle que la musique a une influence sur notre perception du vin lors de la dégustation.

Ce lien des sens, décrit comme étant « une véritable noce, une rencontre consubstantielle entre musique et vin » par Florence Gétreau, directrice au CNRS, Institut de recherche en musicologie et commissaire de l’exposition Le Vin et la musique à la Cité du vin, a fait l’objet d’une étude menée par le pôle psychologique de l’université écossaise.

Lors de cette étude, les participants ont été amenés à déguster un verre de blanc et un de rouge, mais pas dans n’importe quelles conditions. Le vin a été dégusté dans quatre salles différentes, prévues pour l’expérience sensorielle. Dans chacune des salles étaient diffusées en continu quatre ambiances musicales différentes : « subtile et raffinée », « puissante et pesante », « mœlleuse et douce » et dans la dernière salle test sans aucune musique.

Le résultat, unanime, ne laisse pas planer de doute. La musique de fond influence la manière dont le vin est perçu. Ainsi, dans la salle « puissante et pesante », le vin est perçu plus lourd et plus puissant que lorsqu’il est dégusté dans la salle sans musique. Au même titre, le même vin dégusté sur fond de musique « subtile et raffinée », le ressenti des participants est tel que baigné par l’ambiance musicale. En moyenne, 37,5 % des participants ont clairement vu leur perception du vin changer en fonction du fond musical.

La musique a modifié la perception du vin dans le sens de l’humeur exprimée, et ce, davantage pour le vin rouge (42,5 %) que pour le blanc (32,5 %). Par ailleurs, les descriptions du vin rouge comme « puissant et lourd » étaient 60 % plus élevées dans la condition « puissante et pesante », que dans la salle sans musique.

La musique n’adoucirait donc pas que les mœurs mais également les palais…

Source : Figaro Vins