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Le Grappilleur n°121 (3/4)

ODES AU VIN

Omar Khayyam était un grand mathématicien du Moyen-Âge. Né, paraît-il, en 1048 à Nichapur en Perse (l’actuel Iran), il était aussi poète et philosophe. Son oeuvre « Rubaiyat » – Quatrains en persan – réunit ses pensées sous forme de poèmes, dont beaucoup évoquent le vin.

Omar Khayyam n’hésitait pas non plus à critiquer la religion de son époque et encensait la liberté individuelle. Ses vers, enivrants et ironiques, ont été interdits par certains États islamiques de l’époque, voyant en eux des encouragements à la débauche.

Aujourd’hui, les poèmes de ce dissident sont toujours d’actualité et touchent encore l’âme de certains d’entre nous. Jugez par vous-même :

« Ils disent tous : “Il y aurait, il y a même un enfer !”
Blablabla ! le coeur ne doit pas s’émouvoir !
Si tous ceux qui font l’amour et qui boivent sont de l’enfer,
Demain le Paradis, comme le creux de ma main, est désert. »

« Prends peur ! ton âme de toi va se débarrasser !
Dans les mystérieuses terres de Dieu tu vas entrer !
Bois du vin ! tu ne sais pas d’où tu es venu !
Vis la vie ! sais-tu, vers où t’en iras-tu ? »

« Tiens le verre dans ta main comme tulipe du mois de mai ! Puis avec la jolie aux joues de tulipe sois gai ! Bois du vin ! fais la fête ! parmi les douces journées Le jour qui rend vieux dans l’argile va t’allonger. »

« Puisque ma venue au monde ne fut pas mon choix dès le premier jour,
Que mon départ, irrévocable, est fixé sans mon vouloir Debout ! sangle tes reins, vive serveuse !
Je veux avec du vin détruire la tristesse de l’univers ! »

Source : Omar Khayam, Rubayat, traduction d’Armand Robin, 1994 culturemag.fr